A Rock n’ Roll Fantasy, The Kinks

Cela faisait longtemps que j’avais abandonné les Kinks à leur danse du ventre impudique destinée à conquérir le marché américain. Il y avait eu un petit sursaut, l’année précédente*, mais c’est en 1978 que survient la bonne surprise de Misfits, leur 16ème album studio, dont la conception et l’esprit ne peuvent d’ailleurs être séparés de Sleepwalker.

Cela dit, à cette époque, les Kinks commençaient à ressembler à une peau de chagrin : le bassiste Andy Pyle et le pianiste John Gosling avaient prévu de quitter le groupe après l’enregistrement de cet album, et le batteur historique Mick Avory n’avait plus très envie.

Les frères Davies se retrouvent donc et font ce qu’ils savent faire, c’est à dire du rock n’ roll, et je trouve que “A Rock n’ Roll Fantasy” est une chanson très touchante. Il s’agit de la tentation , pour Ray Davies, auteur de la chanson, d’arrêter ce cirque du rock n’ roll, de «start a new life, be a new man». Et il raconte l’histoire de Dan, un fan des Kinks, qui passe sa vie à écouter leurs disques et à assister à leurs concerts, et qui se sent mieux de cette façon, qui ne pourrait pas vivre autrement. Mais en même temps, Ray pointe l’absurdité qu’il y a à vivre dans ce monde imaginaire du rock n’ roll, d’autant plus que «The King is dead**, rock is done».

Musicalement, la chanson ne démérite pas même si les Kinks des années 60 sont loin, et j’ai réécouté ça avec beaucoup de plaisir en écrivant ces quelques lignes.

*voir ma chronique de “Sleepwalker”.

** Elvis Presley était mort le 16 août 1977.