Explode And Make Up, Sugar

Même si je ne leur ai pas consacré de chroniques, il faut savoir que Sugar (Bob Mould, chant et guitare, David Barbe, basse et Malcolm Travis, batterie) a livré son disque le plus réussi avec “Copper Blue” (1992), et l’EP qui a suivi, “Beaster” (1993).

Mais il ne faudrait pas croire, bien au contraire, que leur second et dernier album avant leur séparation, “File Under : Easy Listening”, soit indigne.

Reprenant l’héritage de Hüsker Dü, et ayant soigneusement écouté le “Loveless” de My Bloody Valentine*, Bob Mould s’y connait pour marier des mélodies pop avec une instrumentation abrasive et déchaînée qui plonge ses racines dans le punk**.

Ne souhaitant pas me fâcher avec les personnes de ma génération qui me font l’amitié de fréquenter ce blog, j’ai choisi de vous dire quelques mots d’une chanson plutôt apaisée qui vient terminer en beauté ce “File Under : Easy Listening”.

“Explode And Make Up” commence d’ailleurs par une guitare acoustique, très vite doublée par la guitare électrique qui, en effet, ne laisse aucun répit, et ne fait pas de quartier. Barbe et Travis ne sont pas en reste et soutiennent la guitare de Bob dans sa fracassante détermination.

Détermination et jusqu’au-boutisme auxquels il me fut donner d’assister dans cette salle du Bataclan, pas encore violée par les barbares.

C’était le 16 juin 1993, et Sugar venait présenter son précédent album. J’en garde le souvenir d’une tempête sonore maîtrisée mais impitoyable, d’une avalanche emportant tout sur son passage, mais dont l’incroyable puissance se transmettait à chacun des spectateurs, lui infusant une force nouvelle et inconnue, bienfaisante et réparatrice.