Categories: Années 70Chronique

Mother Goose, Jethro Tull

Le 4ème album de Jethro Tull, “Aqualung” représenta un tournant dans leur carrière, dans la mesure où ce fut celui de la reconnaissance du grand public, celui de la conquête des USA, et de leurs immenses salles de concerts.
Et pourtant, “Aqualung” ne me semble clairement pas construit pour conquérir les stades, mais le fait est que c’est l’album de JT qui s’est le plus vendu.
Les lignes ci-dessus vont accentuer les froncements de sourcils de beaucoup d’entre vous : “Comment ! Un disque de prog ! Et, qui plus est, de prog commercial !”
Il faut dire qu’on est en 2016, et que, surtout en France, d’ailleurs, la musique “progressive” traîne une horrible réputation : morceaux interminables, signatures rythmiques abracadabrantes, virtuosité gratuite, emphase, pompiérisme, boursouflure, j’en passe et des meilleures.
Or, je vous le dis très simplement, une grande partie de mes influences musicales, des disques que j’ai aimé pendant les années 70, des chroniques que vous allez lire (du moins, je l’espère !) dans ce blog appartiennent à cette scène de la “musique progressive”.
Et puis, pour clore la discussion, “Aqualung” n’est pas, à proprement parler un disque de prog, Jethro Tull étant un groupe qui a toujours veillé à ne pas s’enfermer dans un registre trop étroit, pour se situer au confluent de la pop, du blues, du rock, voire du hard rock, du folk, de la prog (dans l’album suivant, nous y reviendrons), voire des musiques “sérieuses”, classiques ou élisabéthaines (comme dans le fameux “Bourée” de “Stand Up”), sans oublier, ce qui me semble le plus important, un positionnement anglais très affirmé (quoique Ian Anderson soit d’origine écossaise).
Tout ça pour arriver à “Mother Goose”, chanson plutôt “acoustique”, tout au moins dans les 2 premiers tiers, où la voix et la guitare acoustique de Ian Anderson dialoguent avec la flûte de ce dernier, laquelle laissera la place, dans le 3ème tiers de la chanson, à la guitare électrique de Martin Barre, soutenu par la basse de Jeffrey Hammond (dont c’étaient les premiers pas, dans Jethro Tull) et la batterie de Clive Bunker (qui était, lui, sur le départ). Que de charme et de fraîcheur dans cette simple chanson !

OldClaude

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OldClaude

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