Je vais tenter de réhabiliter Joan Armatrading. Réhabiliter est bien le mot, car cette jeune femme, qui a sorti son premier album, le splendide “Whatever’s For Us” en 1972, a sombré, dans les années 80, dans une pop, formatée pour le grand public et insipide, dont je me suis détourné. Elle continue, à ce jour, à sortir des disques dont je ne peux rien vous dire.
Joan, originaire de Saint-Kitts, alors colonie britannique, élevée à Birmingham, a travaillé avec Pam Nestor pour cet album, ce qui ne s’est pas reproduit par la suite. La maison de disques, en effet, souhaitant promouvoir Joan alors que les deux femmes se présentaient comme un duo ; et seules les chansons chantées par Joan furent retenues pour ce premier album.
“Whatever’s For Us” fut enregistré principalement au Château d’Hérouville, avec Gus Dudgeon à la production, et constitue le volet le plus folk de toute la carrière artistique de Joan Armatrading. Elle y joue de la guitare et du piano.
“It Could Have Been Better” tranche donc par sa riche orchestration de cordes et de cuivres, due à Del Newman, que je peux peut-être trouver aujourd’hui un peu pompeuse (mais les années 70 ont fait pire !). Cependant, la mélodie reste d’une qualité renversante ; le lyrisme de Joan et la beauté de son écriture sont déjà pleinement matures, tout comme le sont les paroles de Pam Nestor.
“Whatever’s For Us” fait partie des albums vers lesquels je reviens souvent, et je continuerai à vous en parler prochainement.
