Une troisième chanson pour ce disque de Ron Sexsmith. Ne protestez pas, car elle le mérite largement. Elle a, de plus, la particularité d’avoir été produite par Daniel Lanois*, lequel délivre également une ligne de guitare électrique d’une délicatesse inouïe, et d’une grâce absolue. Dire qu’il y a des gens qui pensent que la guitare électrique est un instrument strident et agressif ! Qu’ils écoutent ce titre, qu’ils écoutent certaines plages de Jeff Beck ou de Peter Green…!  Mais je m’égare ; je reviens donc à mon sujet.

Sauf erreur de ma part, il s’agit d’une valse ultra-lente, une valse sur laquelle on ne peut pas danser, sur laquelle on peut juste pleurer. Il y a aussi un accordéon qui ne fait qu’ajouter à la perfection de “There’s A Rhythm”. Ron joue de tous les autres instruments (guitare, piano, basse batterie).

En même temps que j’écris ça, je pense à ce garçon, livreur à Toronto, déjà trentenaire, qui sort un disque rempli de chansons merveilleuses, et personne ne remarque quoi que ce soit, les chansons ne passent pas à la radio, ça ne se vend pas beaucoup, vous ne trouvez pas ça décourageant ? Ron ne s’est pas découragé, il a continué, jusqu’à aujourd’hui, avec la reconnaissance de ses pairs, et l’indifférence de ce que l’on appelle le grand public. Après tout, l’absence de succès n’a jamais empêché les vrais artistes de continuer à travailler. Le seul problème est que la musique est également une industrie…

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*alors que tout le reste du disque est produit par Mitchell Froom. Voir mes chroniques de “Lebanon, Tennessee” et “Secret Heart”.

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