Nick Drake est mort à 26 ans, en 1974, des suites d’une surdose de médicaments antidépresseurs.
En 1974, je n’avais jamais, comme la plupart de mes contemporains, entendu parler de Nick Drake. Il a fallu que j’attende encore une bonne vingtaine d’années pour rencontrer les trois albums anthumes de Nick Drake, et tout spécialement “Pink Moon”, le troisième.
Certains tiennent “Pink Moon” pour le plus bel album du monde.
“Pink Moon” fut enregistré en deux sessions de deux heures chacune, sous la direction du producteur John Wood, qui s’occupa également du mixage. Contrairement aux deux premiers albums, on n’y entend que la voix et la guitare de Nick. Et c’est bouleversant.
Parce que Nick Drake était loin de penser qu’il fabriquait le plus bel album du monde ; il était loin de penser qu’il livrait son testament. Avec “Pink Moon”, Nick Drake nous dévoilait son âme. Et ce que j’aimerais que vous perceviez, c’est que même si “Pink Moon” rassemble 11 chansons*, apparemment empreintes de tristesse, cet album ne transmet qu’une joie, pure, intense, solaire (malgré la lune rose du titre), la joie de côtoyer ainsi la beauté, d’être en compagnie des artistes de tous les lieux et de toutes les époques qui illuminent nos pauvres vies et les rendent supportables, en compagnie des plus grands.
C’est la raison pour laquelle je me permettrais d’ajouter une hypothèse personnelle et invérifiable : Nick Drake ne s’est pas suicidé ; même s’il était dépressif, sa mort est un accident**. «La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d’homme. Il faut imaginer Nick Drake heureux.»***
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*Rien à faire ! Même si “Road” est l’une des plus belles chansons de “Pink Moon”, je n’arrive pas à la détacher des 10 autres qui composent ce disque.
**Nous sommes, il est vrai, une minorité à le penser ; mais cette minorité comprend des gens qui furent très proches de Nick.
***Merci à Albert Camus, et pardon d’avoir détourné ainsi les dernières phrases du “Mythe de Sisyphe” !
Quelle culture!
Chapeau bas!