Je ne sais rien de Fangs et je m’en fiche. Queen, chanteuse peroxydée, Marko, bassiste, Lloyd, claviers, Jojo, batteur. Pas de guitariste. Donc un groupe électropunk de Glasgow (Ecosse) qui a sorti cet album que je ne connais pas, avec cette chanson mirifique, à la fin, qui est l’essence même du rock n’ roll !

Si un Martien débarquait et vous demandait : “C’est quoi, le rock n’ roll ?”, il faudrait lui envoyer ce truc dans ce qui lui servirait d’oreilles : le batteur, avec sa grosse caisse, qui fait ce que toutes les grosses caisses devraient faire, marquer les quatre temps ; et jamais de cymbales. La basse, je sais pas ce qu’elle fait, la basse, mais elle fait du bruit. Le synthé imite une guitare distordue, et c’est juste parfait. Et la chanteuse nous balance son texte avec un dédain, une morgue…On a envie de lui mettre une baffe dans sa gueule. On ne le fait pas parce qu’on respecte les artistes, et que les paroles sont tellement géniales…Et puis, on est trop occupés, les jeunes, à danser comme des dingues, les vieux à taper du pied.

Vous me connaissez, quand j’écris une chronique, je vais, la plupart du temps, me procurer les paroles, on ne sait jamais, ça pourrait avoir du sens.

Et donc, pour Fangs, j’ai cherché partout sur Internet, ces fameuses paroles. Rien ! nulle part ! Je subodore qu’une certaine forme de censure a dû passer par là. J’ai donc décidé, en exclusivité mondiale, de vous fournir ce texte. J’ai pris du papier et un crayon et j’ai relevé ces paroles en écoutant “Automatic Rocknroll”, un peu comme on le faisait dans les 60’s avec Bob Dylan, pour paraître intelligents et cultivés, sauf que les Fangs auront jamais le Prix Nobel de quoi que ce soit.

Avant de vous faire profiter de cet exemple inédit de littérature britannique, laissez-moi vous dire que, pour ceux qui ne comprendraient pas tous les termes employés, je ferai une petite explication de texte ; vous ne pourrez pas dire qu’OldClaude ne fait pas tout pour vous instruire et vous faire plaisir. On y va :

Johnny Cash, sex and drugs

Darby Crash, sex and drugs

Dee Dee Ramone, sex and drugs

Rory Storm, sex and drugs

Billy Mc Kenzie, sex and drugs

Elvis Presley, sex and drugs

Paul Kantner, sex and drugs

Billy Murcia, sex and drugs

Judy Garland, sex and drugs

Nancy Spungen, sex and drugs

Michael Jackson, sex and drugs

Gram Parsons, sex and drugs

Sid Vicious, sex and drugs (x 4)

Rock n’Roll

Johnny Cash, sex and drugs

Darby Crash, sex and drugs

Dee Dee Ramone, sex and drugs

Rory Storm, sex and drugs

Sid Vicious, sex and drugs (x 3)

Sid Vicious, rock n’ roll !

We can be so, ah ah ah, naive, we are rock n’ roll (x 2)

Ah, ah, ah, naive, (x2)

Rock n’roll

Ah, ah, ah, naive (x 2)

We are (x 3)

Rock n’ Roll

Johnny Cash, sex and drugs

Darby Crash, sex and drugs

Dee Dee Ramone, sex and drugs

Rory Storm, sex and drugs

We can be so,  ah, ah, ah, naive, we are rock n’ roll (x 2)

Ah, ah, ah, naive, (x 2)

Rock n’ roll

Ah, ah, ah, naive (x2)

We are (we are) (x 3)

Rock n’ roll

 

Bon. Explication de texte pour ceux et celles qui ne connaîtraient pas les pittoresques personnages cités dans la chanson. D’abord, ils sont tous morts, plus fort que Shakespeare. Un petit mot sur chacun, qu’ils reposent en paix.

Johnny Cash, toxicomane. Darby Crash, l’un des plus jusqu’au-boutistes ; chanteur des Germs, suicidé à 22 ans par overdose volontaire, la veille de l’assassinat de John Lennon. Dee Dee Ramone, bassiste des Ramones ; overdose. Rory Storm, chanteur des Hurricanes, premier groupe de Ringo Starr ; surdose médicamenteuse. Billy McKenzie, chanteur des Associates, suicidé au paracétamol. Elvis Presley, 10 médicaments en même temps, à pleines poignées, dont la morphine, le Valium, le Dolosal, le Mandrax, même pour un obèse, c’est un peu beaucoup. Paul Kantner, Jefferson Airplane, mort suspecte. Billy Murcia, batteur des New York Dolls, overdose. Judy Garland, barbituriques. Nancy Spungen, a fait découvrir l’héroïne à son petit ami, S. Vicious. Assassinée à coups de couteau par ce dernier. Michael Jackson ; son médecin le faisait dormir avec des anesthésiques opératoires. Too bad. Gram Parsons, des Flying Burrito Brothers, grand copain de Keith Richards, overdose. Sid Vicious, crétin intégral, bassiste des Sex Pistols sans jamais avoir touché une basse, auparavant ; se souvenait à peine d’avoir poignardé Nancy ; overdose à 21 ans ; ses cendres furent remises à sa mère qui, totalement ivre, les fit tomber sur le sol, et nettoya le tout à la serpillère.

Quand je vous disais ! L’essence du rock n’ roll ! Mais, sans blague, l’une des meilleures chansons qui existent, non ? Personne pourra plus dire : “OldClaude nous fait un peu ch… avec ses petites chansons folk, douces et tristes, pour jeunes filles pré-pubères”.

Rock n’ roll !

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