Précision : je date cette chanson, et Veneer*, l’album dont elle est issue de 2003, mais c’est en 2005 que l’album a été édité en dehors de sa Suède originelle, et que le reste du monde a pu en prendre connaissance. Remarquez, il suffisait aussi de subir le matraquage publicitaire d’une marque de téléviseurs japonaise, et ses milliers de boules de couleurs qui dévalaient les rues de San Francisco.

Cela dit, “Heartbeats”, qu’on croirait avoir été faite par et pour José González, est en réalité une reprise d’un duo suédois, The Knife. Je ne connaissais pas, jusqu’ici, ce tube électropop, (2003) mais je dois avouer que j’ai été séduit par cette version originale, ce qui me permet, au passage, de remarquer que quand une chanson est d’une très haute qualité, elle résiste étonnamment bien à tous les traitements qu’on peut lui faire subir.

“Heartbeats” en est une preuve magistrale, et la chanson, sortie de son moule électro se drape sans problème dans ses nouveaux habits folk, y gagnant même, selon moi, une note nostalgique qui lui convient parfaitement. Reprendre, sans trahir, mais en imprimant sa marque personnelle, tel est le paradoxe auquel est confronté le musicien qui pratique l’art de la reprise, et il est clair que José González est un maître en cette matière.

*Voir ma chronique de “Lovestain”

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