Il s’agit ici de la chanson la plus célèbre de Stoosh, le deuxième album de Skunk Anansie, sur lequel je m’appesantis.*

Ce n’est pas parce que cette chanson a été un succès, y compris ─ surprise ! ─ en France que je lui accorde une certaine attention, mais tout simplement parce que cette composition de Skin et Len Arran comporte un certain nombre de qualités.

D’abord, on se rend compte que Ace et Cass sont des musiciens très fins, qui rendent justice à la mélodie imparable de la chanson, laquelle est servie par la voix superbe de Skin. C’est encore plus évident si vous écoutez le “Allegedly Acoustic Mix”, c’est-à-dire une version débarrassée de la batterie et de la guitare distordue. Skunk Anansie reprendra cette idée un peu plus tard en publiant An Acoustic Skunk Anansie Live In London (2013) qui offre également une excellente interprétation de “Hedonism”.

Certains pourraient me dire qu’avec “Hedonism”, le quatuor a franchi la frontière qui sépare le rock metal, ou disons simplement la musique indépendante, de la musique grand public, qui passe à la radio et qui se vend ; il est à peine besoin d’ajouter que quiconque passe cette frontière devient immédiatement méprisable et honni des “vrais amateurs”. Je veux bien admettre l’appel du pied ─ réussi ─ à l’intention du plus grand nombre, mais il me semble que Skunk Anansie y parvient ici en conservant une certaine dignité ; la recherche d’un son plutôt “joli” ne se fait pas au prix du sacrifice des sons abrasifs de la guitare d’Ace, ni du gommage des aspérités du chant de Skin. Ce sera un peu moins vrai par la suite, avec leur troisième album, mais tel qu’il est, Stoosh reste une œuvre qu’on peut exposer dans sa discothèque tout en restant une personne de goût. N’est-ce pas l’essentiel ?

*Voir mes chroniques de “Pickin On Me”, “Infidelity”, “All I Want”.

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