En fait il faut considérer cette chronique comme étant la suite des aventures de Kevin Shields dans les 19 studios fréquentés pour l’enregistrement de “Loveless”.*

Donc je résume : Kevin, dans un studio, seul avec l’un quelconque des 19 ingénieurs ou producteurs. Il a, à sa disposition, les échantillons de batteries fabriqués par Colm, une basse, et ses guitares Fender avec l’indispensable barre de vibrato dont il fait un usage forcené, des accordages inédits, pas de pédales d’effets.

Ce qui fait dresser l’oreille, dans “Soon”, c’est qu’on n’est plus dans l’atmosphérique ou bien dans le tellurique*, mais qu’on est dans le rock’n’roll.

Oui, oui, le rock’n’roll d’Elvis Presley ou de qui vous voulez. Simplement à cause de cette boucle de batterie qui vous envoie une pulsation dans le bassin, de la même façon que le faisait “Heartbreak Hotel”. Et peu importe que Shields s’entête à déconstruire ce rock à coups de basses arythmiques, d’un chant qui mime les plaintes des damnés en Enfer**, d’une guitare-turboréacteur ; ce truc donne envie de DANSER.

Certes, c’est une danse à l’issue de laquelle on vous administrera quelques médicaments antiépileptiques, pour vous calmer.

Ne prenez donc pas ce risque, car je viens de trouver la meilleure façon d’écouter “Soon”.

Vous mettez “Soon”, en boucle sur votre platine, et vous vous lancez dans vos pratiques sexuelles favorites avec votre robot humanoïde spécialisé.

 

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*voir ma chronique de “I Only Said”

**je rigole quand je vois que plusieurs pages Internet nous donnent scrupuleusement les paroles de “Soon”, dont tout le monde se fiche.

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