La chronique qui suit est écrite en se référant à la version acoustique de “Beware Of Darkness”, parue sur un disque pirate, puis intégrée à la remastérisation cd de 2001, celle-là même que j’écoute actuellement en lisant les remerciements de George sur le livret.

George et sa guitare, au studio 1 d’Abbey Road, le 27 mai 1970, présentant ses compositions à Phil Spector.

“All Things Must Pass”, le triple album, avec la pochette où on voit George sur son tabouret, et les 4 nains de jardin (les 4 Beatles ?) à terre.

Et George, sans doute le plus ébranlé par la séparation des Beatles, sans doute le plus frustré par les refus incessants des 2 demi-dieux, des chansons qu’il proposait (P. et J. venaient de refuser “Isn’t It A Pity” et “All Things Must Pass”) qui se permet de sortir le-meilleur-album-jamais-créé-par-un-ex-Beatle.

“Beware Of Darkness” est probablement le sommet de ATMP, et peut-être le sommet du génie d’Harrison. Sa voix est à la limite de ses possibilités. P. et J. chantaient bien mieux, mais George nous tire des larmes.

Ceux qui sont musiciens s’étonneront et s’émerveilleront de la progression d’accords assez inhabituelle, et qui, selon un musicologue (S. Leng), “ne devrait pas fonctionner, d’un point de vue harmonique”. Je vous renvoie à l’article sur WikiPedia, et aux bouquins qui ont bien étudié la question.

Cette chanson, dans sa nudité, dans son dénuement (c’est pour cela que j’ai mis de côté la version de l’album original, qui est presque aussi belle) nous confronte à quelque chose de l’ordre du mystère. George surpasse ses anciens copains, parce qu’il est le seul ex-Beatle qui a accès à une spiritualité qu’il nous fait rencontrer ici, dans toute sa puissance, et sa grâce.

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