Cette chanson en 3 parties, composée par le leader des Decemberists*, Colin Meloy, dont le texte est basé sur celui d’un vieux conte japonais, donne son titre au quatrième album du groupe, l’un de leurs plus réussis, celui qui les a consacrés aux yeux de la critique, mais également du public, car The Crane Wife s’est remarquablement bien vendu, pour un album de ce style.

Le groupe, basé à Portland (Oregon), pratiquait à cette époque un folk-rock très inspiré des traditions britanniques, chacun des cinq musiciens utilisant de nombreux instruments.

L’album est produit par Tucker Martine et Chris Walla (qui était alors le guitariste de Death Cab For Cutie).

Les 11 mn 19 s de “The Crane Wife 1 & 2” débutent par une guitare acoustique accompagnant le chant de Colin. Puis les instruments rentrent progressivement, le violoncelle, l’orgue Hammond, puis la basse et la batterie, les chœurs, au fur et à mesure que progresse le récit du conte et que se noue ce qu’on pressent être un drame. Le son enfle ainsi assez rapidement, la chanson prenant ainsi un tour assez épique. Puis, au milieu de la 5ème minute, on revient brusquement, à la faveur d’une inflexion mélodique qui souligne un moment particulièrement fort du récit, à l’instrumentation du début du morceau, avec une utilisation nouvelle d’un violon, et de chœurs qui amènent la chanson (et le récit) vers la conclusion de sa seconde partie.

Il s’agit donc d’une pièce assez importante dont il convient de saluer la beauté et l’impact dramatique, et qui trouve naturellement sa place dans un album dont je voudrais souligner la qualité globale. Vous aurez évidemment à cœur de vous le procurer, car, sans cela, comment prendre connaissance de la fin du conte avec “The Crane Wife 3” qui ouvre le disque ?

*Voir ma chronique de “June Hymn”.

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