J’ai devant moi l’édition originale de Micah P. Hinson And The Gospel Of Progress, le tout premier album de ce texan d’Abilene.

Fils d’un professeur chrétien fondamentaliste, le jeune homme de 23 ans n’a pas eu d’autre solution, pour s’en sortir, que de plonger dans l’amour fou, la vie dans la rue, la drogue, l’alcool et la prison.

Cet album est donc une résurrection, d’une telle force, d’une telle qualité, d’un tel achèvement, que je n’ai même pas eu la curiosité de poursuivre plus avant mon cheminement dans la discographie de Micah P. Hinson, qui compte quand même, à ce jour, huit albums.

Certains diront que ça fait penser à Nick Cave, Will Oldham, Johnny Cash, Spain ou Sparklehorse, mais à ce petit jeu des influences, je préfère opposer l’authenticité de ces sombres balades, dont aucune ne mérite d’être mise de côté, même si je mets en avant ce “You Lost Sight On Me”, lamentation d’amour déçu.

Micah y est seul avec sa guitare, sa voix caverneuse, qui a l’air d’avoir cent ans, ses douloureux souvenirs et son immense talent. Une slide guitar vient mettre un peu d’acide sur les plaies avant qu’une flûte, puis une voix féminine (Sara Lowes ?, Sue Garnett ?), doublant sa voix, ne vienne tenter d’y mettre un peu de baume.

Quoique décharnée et malade, cette chanson reste admirable.

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