C’est avec cette merveilleuse chanson, qui ouvre le deuxième album éponyme des Byrds, que j’ai découvert ce groupe.
Il s’agissait pourtant d’une reprise, puisque la musique en avait été écrite par Pete Seeger. Quant aux paroles, tout le monde sait que ce sont les plus anciennes de toute la pop music, puisqu’il s’agit des 8 premiers versets du 3ème chapitre de l’Ecclésiaste, livre de la Bible rédigé, selon les sources, entre le Xème et le IIIème siècle avant notre ère.
Le premier enregistrement, qui date de 1962, est dû aux Limeliters, groupe folk dans lequel jouait…Jim Mc Guinn. La version de Pete Seeger date de l’année suivante*.
Il était donc tout à fait naturel pour Mc Guinn d’apporter aux quatre autres cette version folk-rock qui est devenue la référence.
À l’époque de Turn! Turn! Turn!, les Byrds se composaient des mêmes musiciens qu’au début, soit les trois génies, devant : Jim Mc Guinn, au chant et à la Rickenbacker 12-cordes, David Crosby à la Gretsch Tennessean et au chant, et Gene Clark, au tambourin et au chant ; ce dernier allait quitter le groupe juste après l’enregistrement de cet album.
Derrière, Chris Hillman à la basse et au chant, et le très médiocre Michael Clarke à la batterie, unique responsable des 75 prises nécessaires à l’enregistrement de cette chanson.
Que dire enfin de cette splendeur dont les paroles furent peut-être écrites par le Roi Salomon ? Qu’il n’y a rien d’autre à faire que de l’écouter…religieusement.
Même si la version des Byrds surpasse toutes les autres, et que je ne connais pas celles de Dolly Parton, ni celle de Pete Seeger, j’ai apprécié la version des Seekers, et surtout, la très émouvante version en public de Bruce Springsteen and The E Street Band, datant de 2008, qui voit jouer et chanter, côte à côte, Bruce et Mc Guinn, alors âgé de 66 ans ; le présent et le passé se donnent la main, la transmission se fait, le rock n’est plus, à ce moment-là; “un crachat envoyé à la figure de la vieille génération”, comme le proclamaient les punks**, mais bien une musique qui englobe dans une même unité, dans une continuité jamais interrompue, l’actualité toujours vivante et féconde du “Turn! Turn! Turn! d’il y a un demi-siècle avec le son du monde qui nous entoure.
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*Pete Seeger racontait qu’après l’immense succès de la version des Byrds, il s’est mis à chanter “Turn! Turn! Turn!” en suivant la version du groupe.
**ce qui ne signifie pas que je remette en question l’apport essentiel de la génération punk à l’évolution du rock !

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