“Won’t Get Fooled Again” ! L’une des trois meilleures chansons des Who. Autant dire l’une des meilleures chansons qui existent. Je ne parle, bien sûr que de la version qui conclut “Who’s Next” (8 mn, 33 s), car les Who, eux-mêmes ne voulaient pas entendre parler de la version charcutée du single.
Enregistrée en mars 1971 sur le Rolling Stones Mobile Studio, produit par les Who et Glyn Johns, WGFA est une rescapée du projet inachevé de Pete Townshend, “Lifehouse”, dont un certain nombre d’éléments se retrouveront sur “Who’s Next”.
Les paroles désabusées de Pete qui constate que les révolutions ne servent pas à grand-chose, puisque les révolutionnaires finissent par être aussi corrompus que ceux qu’ils ont chassé, trouvent une certaine résonnance, jusqu’à nos jours.
Quant à la musique, vous me pardonnerez, pour une fois, de citer in extenso un paragraphe de l’article Wikipédia consacré à WGFA que je trouve plutôt explicite et bien fait :
«Cette chanson est l’une des plus complexes des Who. Ce qui est frappant dans cette chanson, encore plus que dans Baba O’Riley, c’est la collision entre le son expérimental tiré du synthétiseur (un orgue Lowrey Berkshire TBO-1 joué à travers un synthétiseur VCS33) par Pete Townshend et le hard rock brutal pratiqué par le groupe. La chanson débute par un accord simple suivi d’une séquence tournoyante de synthétiseur, créant un effet de bourdon se poursuivant tout au long de la chanson. Suivent les couplets et les refrains ; la ligne de basse de John Entwistle fait preuve de sa virtuosité habituelle, la partie de batterie de Keith Moon est comme toujours excentrique et surprenante. Townshend harmonise différentes pistes de guitares acoustiques et électriques afin de créer un son d’une rare profondeur. En plus des couplets et des refrains, on distingue plusieurs breaks, des ponts, avec quelques changements de tonalité, caractéristiques de l’écriture de Townshend à l’époque. Les solos sont rapides et vifs, mais ne font pas preuve d’une technique insurpassable. Après un dernier solo, survient le célèbre break de synthétiseurs ; le groupe se tait, laissant la séquence tournoyante s’approprier l’espace sonore. Puis, tout à coup, Keith Moon entame une série de roulements sur ses toms, et Roger Daltrey pousse un puissant cri. Ce passage est considéré par beaucoup comme un très grand moment du rock. La chanson se termine en une coda survoltée.»
Voilà. Et comme d’habitude, chez les Who, c’est en visionnant des extraits de concerts (je crois assez nombreux, puisque WGFA était régulièrement la chanson qui clôturait leurs concerts) que l’on appréciera le mieux à quel point ces quatre musiciens représentaient la quintessence du rock.*
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*Je possède, par exemple, le DVD des concerts de Houston (Tx) (20/11/1975) et de Pontiac (Mi) (12/06/1975), dont le visionnage, en ma compagnie, représentera le 1er prix du concours destiné à récompenser l’abonné dont les commentaires, sur le site, auront été jugés les plus pertinents.

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