Résumé des chapitres précédents* : je suis un gentil garçon, je vous parle du Captain Beefheart le plus accessible qui soit, celui qui fait grimacer les Vrais Amateurs du Captain, ceux qui ne jurent que par “Trout Mask Replica” ou “Lick My Decals Off, Baby” et qui voient dans ce “Clear Spot” que j’aime par dessus tout, d’infâmes concessions au business et à la variété. Ah, bon ?

Je regrette vraiment de ne pas avoir les connaissances musicales nécessaires pour entamer une analyse fine de tout ce qui se passe dans “Circumstances”, mais c’est un boogie, et, en ce sens, il est assez proche de “Sun Zoom Spark”. Dominé par la voix et l’harmonica du Captain, il permet à Rockette Morton et à Zoot Horn Rollo de rivaliser pour créer un balancement rythmique quasi-reptilien, je veux dire à peu près aussi hypnotique que la vision d’une tête de cobra qui se balance de droite à gauche avant de vous frapper. Parfois interrompu par la batterie d’Ed Marimba, curieusement augmentée d’un “phasing”, ce découpage du morceau en plusieurs sections permet de créer une tension qui ne sera pas résolue, et qui donne l’impression que vous ne pouvez jamais appréhender “Circumstances” dans sa totalité, qu’il se dérobe quand vous avez l’impression d’avoir compris comment il était construit. Essayez donc d’attraper un cobra sur le point de mordre

https://youtu.be/pa4uT1aNTVM

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*voir ma chronique de “Sun Zoom Spark”.

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