“Hyperspace” ouvre le deuxième album de mes chouchous francophones, j’ai nommé Nada Surf. Superbe album que ce The Proximity Effect, bien sûr, rempli de bonnes ou d’excellentes chansons et produit par Fred Maher. Mais, en 1998, leur maison de disques Elektra ne l’entendait pas de cette oreille, et voulait que le disque sorte avec une reprise, destinée à figurer sur un “single”, dans le but unique de devenir un”hit”, c’est-à-dire un truc destiné à rapporter beaucoup d’argent, puisque, même au siècle dernier c’était la grande préoccupation de l’Industrie. Mais il est vrai qu’avec “Popular”, qui figurait sur le premier album du groupe, High/Low (1996), Nada Surf avait été catalogué “machine à tubes”, ce qu’ils ne sont pas et ne veulent jamais être.

Matthew Caws, Daniel Lorca et Ira Elliot refusèrent, et le cd ne sortit pas aux USA. Ce n’est que 2 ans plus tard que le trio en édita une version un peu différente sur leur propre label, MarDev, après en avoir racheté les droits à l’issue d’un procès pénible.

Ce n’est rien de dire qu’avec “Hyperspace”, The Proximity Effect démarre sur les chapeaux de roue. En tout cas les canons de la powerpop sont respectés : introduction par un arpège de guitare électrique ; vigoureuse entrée de la batterie, ainsi que de la basse, avant que Matthew ne se mette à exposer un riff sur deux power-chords, qui enflamment la mèche. La voix haut perchée de Matthew est rejointe par les harmonies parfaites de Daniel et d’Ira. Puis le refrain arrive marqué par l’irruption d’une grosse guitare bien distordue (le grunge était passé par là) et d’un véritable “wall of sound” “à la Phil Spector”. Et puis ça recommence, avec les habituelles montagnes russes qui nous font à nouveau passer du chant quasiment a cappella jusqu’au gros son sursaturé, sans que jamais l’énergie joyeuse et positive du trio ne retombe un instant.

C’est avec The Proximity Effect que j’ai commencé à aimer Nada Surf, et je dois dire qu’ils continuent à faire partie des groupes dont je ne raterais aucun album, ni aucun concert. C’est bien moi que vous avez pu apercevoir, à 2 mètres de Daniel Lorca, lors du concert au Cabaret Sauvage, le 5 février 2018. J’étais ravi !

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