Comme je le disais dans une précédente chronique, les Pretty Things doublaient sans peine les Rolling Stones sur leur gauche*.
Phil May, Dick Taylor, Brian Pendleton, John Stax et Viv Prince étaient plus sauvages, leurs cheveux étaient plus longs, ils jouaient encore plus fort, et cet extrémisme fascinait les adolescents que nous étions, en 1965.
“I Can Never Say” est sorti en single (ou en EP, en France) avant d’être repris sur la version américaine de leur premier album.
C’est un morceau très intéressant, qui contrairement aux apparences nous offre un aspect très anglais du groupe, en ce sens qu’après la célèbre intro d’harmonica, on a l’impression que le groupe s’engage dans une nième adaptation d’un riff de Bo Diddley.
Mais, écoutez mieux, chers amis, et même si Lonnie Donegan pouvait s’étrangler en écoutant ces fous furieux, il s’agit, ni plus ni moins d’une électrification jusqu’au-boutiste d’un rythme de skiffle, tel qu’on le pratiquait en Angleterre dans les années 50.
Je vous le dis tout net : alors qu’un certain nombre de titres sortis par des groupes du Revival Rythm’n’Blues de ces années-là sont devenus inécoutables (y compris certains Stones, je sens que je vais me faire lyncher…), les Pretty Things tiennent le coup ! Respect.

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*voir ma chronique de “Rosalyn”

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