Nous avons (ou peut-être, avions-nous, car depuis la sortie de cet album, je n’ai pas beaucoup entendu parler de lui), en France, un garçon qui soutient largement la comparaison avec les plus grandes voix de la musique anglo-saxonne d’aujourd’hui. Je veux parler du parisien Jonathan Morali, auteur de 4 ou 5 albums, sous le nom de Syd Matters, choisi afin de bien marquer sa filiation avec le fondateur des Pink Floyd.

“Brotherocean” est donc le dernier album répertorié de Syd Matters (dont il convient de citer les autres musiciens, Jean-Yves Lozac’h, Olivier Marguerit, Rémi Alexandre et Clément Carle), et est splendide, du début à la fin.

“Lost” que j’ai choisi de mettre en avant, ne respecte pas l’alternance couplets-refrain, et c’est tant mieux, tant cela reflète la maîtrise formelle de Morali, sa science des climats, de la mélodie, des ambiances cotonneuses dans lesquelles on aimerait se lover sans voir passer le temps, des arpèges de guitare hérités de Nick Drake, de la flûte d’Olivier, des claviers debussyens, du chant doux et alangui de Jonathan, des chœurs murmurés de ses amis et amies, des petites électroniques qu’on dirait acoustiques, tant elles sont humaines, de la batterie qui caresse au lieu de frapper.

Syd Matters ou la grâce.

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