Je vous avais précédemment confié que mon album préféré de Captain Beefheart était “Clear Spot”*. Et là, les puristes de ronchonner, parce que, objectivement, “Clear Spot” est l’album le plus accessible du Captain, un peu moins avant-gardiste et difficile que ce qu’il conviendrait d’admirer. Ted Templeman, qui avait produit des artistes plutôt “grand public” dirigeait les opérations, et il y avait même des choristes, les Blackberries !

Le Captain était entouré de son fidèle Magic Band (Zoot Horn Rollo, Rockette Morton, Ed Marimba et Roy Estrada).

Il n’y a pas un seul titre faible sur “Clear Spot”, et j’ai longtemps hésité avant de choisir “Sun Zoom Spark”.

Un petit riff de guitare et hop, ça démarre avec la voix du Captain ; en fait je devrais dire avec une voix du Captain, car il se trouve qu’il en a plein à sa disposition, comme vous pourrez le constater ; une petite percussion un peu vicieuse, la basse, tout ça bien au fond du temps ; la batterie ; et puis la guitare, jouée avec un bottleneck ; le pont, avec cette phrase d’harmonica qui insiste. Un chorus de guitare joué sur une seule note, économie de moyens. « I’m gonna zip up my guitar », et, dans l’autre sens, « I’m gonna zip down my guitar ». 1972, folks ! Et vous imaginez : c’est l’album le plus “commercial” de Captain Beefheart. Aujourd’hui, on fait écouter ça à un jeune homme nourri de rap ou de Rn’B ; il résilie aussi sec son abonnement de streaming en hurlant que ce n’est pas de la musique.

Mais si, jeune homme ; c’est la musique des esprits libres.

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*voir ma chronique de “Click Clack

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