Quoique étant personnellement assez éloigné du Christianisme, c’est un sentiment de joie qui m’envahit à la pensée du petit travail qui m’attend, et qui va consister à chroniquer quatre chansons tirées du quatrième album de Sufjan Stevens, l’immarcescible “Seven Swans”, celui que nombre de commentateurs appellent son «album chrétien».
Si vous me lisez régulièrement, vous ne pouvez pas ignorer ce que j’écrivais, à propos de Sufjan Stevens, dans la chronique que j’ai consacrée à sa chanson “Holland” : «le plus grand musicien vivant ; le seul génie musical apparu au XXIème siècle» ou quelque chose dans ce goût là ; je me cite pour vous montrer que j’assume mes positions, même si elles peuvent prêter le flanc à la polémique.
Il se trouve que je vais commencer cette promenade dans “Seven Swans” par ma chanson préférée dans ce disque, qui est également la moins chargée de références chrétiennes. Mais ne nous y fions pas trop, car j’ai pu lire, qu’aux USA, cette chanson est maintenant très utilisée dans les célébrations nuptiales… Il n’y a qu’à lire les paroles, et vous comprendrez pourquoi.
Le thème, introduit à la guitare, est superbe. Puis la voix douce et fragile de Sufjan arrive, et nous chamboule comme il faut. J’ai l’impression qu’une seconde guitare, électrique celle-là, vient grossir un peu le son, mais tout cela reste aussi léger qu’une aile de papillon. Une rupture mélodique se produit avec l’introduction du banjo, une deuxième voix de Sufjan, et, sans doute la voix de Megan Smith, qui vient harmoniser derrière Sufjan ; et, quand ce couplet se termine, l’irruption un peu inattendue d’un petit clavier Casio. Arrive le dernier couplet, qui reprend la mélodie des deux premiers, mais qui s’enrichit, dans sa deuxième partie, de la voix réverbérée de Sufjan, qui double sa voix principale.
C’est d’une simplicité…biblique, d’une beauté suprême, et, pardonnez-moi de me répéter, la marque d’un génie unique dans la musique de notre temps.

 

 

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