C’est avec Cheyenne Autumn que j’ai entendu Murat pour la première fois*, même si la carrière de l’artiste était à la fois ancienne et très confidentielle, et si certains titres de l’album étaient parus en “singles”. Je me souviens avoir beaucoup écouté et apprécié cet album, en 1989, même si on peut le trouver un peu “daté” aujourd’hui. Les textes et la musique sont assez réussis, mais les arrangements et l’instrumentation à base de boîtes à rythme et de synthétiseurs font souvent pencher l’affaire vers une variété un peu facile. Il m’a donc été facile d’extraire du lot ce “Déjà Deux Siècles… 89…” qui ne souffre pas de ces défauts.

À peine 2 minutes d’un hommage à l’évènement dont on célébrait le bicentenaire en 1989, mais les mots et la musique sont forts. Le petit Yan pleure, pour commencer, et pleure encore plus à la fin de la chanson, mais entre les deux, Jean-Louis nous murmure un texte d’autant plus beau qu’il se réfugie dans une obscurité poétique dont le sens exact ne nécessite pas un dévoilement. Mais les mots prononcés (heureux, jeunesse, sang, forteresse, noble, rebelle, fin de la tristesse…) font naître suffisamment d’images pour que le moment révolutionnaire en devienne resplendissant. Quant à la musique, elle s’articule autour des notes de la basse, avec cette idée astucieuse que les notes graves indiquent… la gravité. L’hommage est beau et réussi.

*Mais pas la dernière ! Voir “Le Lien Défait”.

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