“Still Time” ouvre le troisième album de l’un de nos Canadiens préférés, le très réussi Whereabouts. La réussite de cet album tient à deux facteurs essentiels, d’une part la facilité mélodique étourdissante de Ron, d’autre part la production riche mais limpide de Mitchell Froom et Tchad Blake.

Vous aviez peut-être le souvenir, avec les albums Ron Sexsmith ou Other Songs d’un Ron assez ancré dans le folk. Ce Ron-là n’a certes pas disparu, mais est complété, voire recouvert par un Ron crooner. Oh ! ce n’est pas Frank Sinatra, car la voix de Ron, quoique parfaitement agile et timbrée ne joue pas dans cette cour-là, mais c’est une voix tout de même susceptible de vous donner des frissons.

On entend un cor anglais (english horn) *, et on ne s’étonne plus que des gens comme Elvis Costello ou Paul McCartney considèrent Ron Sexsmith comme l’un de leurs pairs.

*Ce qui a fait écrire à un critique, soucieux d’étaler sa grande culture musicale : «…un cor, comme dans le “For No One” des Beatles…» Jeune homme, vous me copierez 100 fois “je ne confondrai plus le cor d’harmonie” (french horn) ─ qu’on entend, effectivement, dans “For No One” ─ avec le cor anglais (english horn) ─ qui ressemble plus à un gros hautbois ─.

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