Le 16 mai 1966 parait “Pet Sounds”*, et on y trouve l’une des trois plus belles chansons des Beach Boys, autant dire l’une des trois plus belles chansons du monde**, celle que Paul Mc Cartney désigne comme « la plus grande chanson jamais écrite ».
Elle résulte de la collaboration entre Brian Wilson (qui écrivit la musique et s’occupa de la production) et Tony Asher (responsable des paroles) ; au bout de 45 mn, la chanson était écrite, paroles et musique !
Brian convoqua donc en studio 23 musiciens, et vous reconnaitrez, en particulier, dans la bande orchestrale***, outre basse, guitare, batterie, des accordéons, un clavecin, des violons et des violoncelles, des saxophones, des cuivres, dont le très fameux cor d’harmonie. Et tout ça, avec une console Scully 4-pistes !
Brian pensait la chanter, mais il finit par décider que Carl devait assurer la voix soliste ; il est donc présent, avec les autres Beach Boys, dans les chœurs de l’extraordinaire deuxième partie de la chanson.
Le fait qu’il y ait “God” dans le titre fit que, aux USA, “God Only Knows” fut édité en face B du single, avec “Wouldn’it Be Nice” en face A !
Et la musique, dans tout ça ? Céleste ! J’ai passé presque une journée entière à écouter la douzaine de pistes consacrées à “God Only Knows” dans le coffret “50ème anniversaire” que j’évoque en note ; il y a, en particulier une piste (stack-o-vocals) qui isole les voix ; on y entend tout d’abord le soliste, Carl (1946-1998), le benjamin des Wilson, dont la voix, toute de douceur et de tendresse, en fait l’un des plus grands chanteurs de toute la musique populaire. Il est rejoint par Bruce Johnston et Brian qui élaborent des chœurs d’une richesse et d’une complexité inouïe. À ce propos, je regrette de ne pas avoir plus de connaissances musicales théoriques, car la structure mélodique de “God Only Knows” est d’une subtilité et d’une originalité rarement rencontrées dans la musique populaire****. Je laisserai le dernier mot à Ramon Pipin, qui dans son “journal at homique”*****, dont je vous recommande le visionnage intégral et quotidien, consacre un épisode à “God Only Knows”. Pour une fois, ce n’est pas drôle du tout, mais ça reflète exactement ce que je pense.
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*voir ma chronique de “Sloop John B”
**Celle-là, je l’ai déjà faite à propos d’une chanson des Who : “Won’t Get Fooled Again”. Mais, c’est comme ça.
***Surtout si vous avez le bonheur d’avoir à votre disposition la réédition 50ème anniversaire de “Pet Sounds”, qui, outre les versions mono et stéréo, offre 4 versions en public, et surtout, 6 versions de travail reflétant l’élaboration de la chanson en studio.
****Je vous rappelle qu’on est en 1966 ! Pour ceux qui sont intéressés par cet aspect théorique, je ne peux que vous renvoyer au paragraphe “musical structure” de l”article Wikipedia en langue anglaise : God Only Knows.
***** https://youtu.be/jyUSpYgqCDo
