43 minutes et 50 secondes. C’est le temps que dure ce “Thick As A Brick”* de Jethro Tull, leur 5ème album, qui occupait, à l’origine les deux faces d’un 33 t.

Ian Anderson, leader et compositeur de Jethro Tull avait en tête de réaliser « la mère de tous les albums de rock progressif ». L’histoire est celle du jeune Gerald Bostock, âgé de 8 ans, qui gagne un concours de poésie, mais qui après avoir dit un gros mot à la télévision, se voit déclassé au profit d’une petite fille, “pétrie de valeurs chrétiennes”.

Cette façon d’aborder les choses est très inspirée par les Monty Python, tout comme l’est la fameuse pochette du 33 t. qui reproduit, sur 12 pages, un journal local, “The St-Cleve Chronicle & Linwell Advertiser”, relatant toute l’histoire du jeune Bostock, ainsi qu’une pseudo-critique du disque lui-même ! Tout cela peut se résumer par une critique acerbe de la société britannique, de son système scolaire et de sa morale rétrograde.

Ian Anderson se taille la part du lion, assurant le chant, avec sa voix nasillarde mais très juste, la flûte, bien évidemment, la guitare acoustique, mais également la mandoline, le violon, le saxophone et la trompette ! Martin Barre est à la guitare électrique, avec l’élégance qu’on lui connaît. John Evan s’occupe du piano et de l’orgue Hammond. Le petit nouveau, Barriemore Barlow est à la batterie, aux percussions et aux timbales. Jeffrey Hammond est à la basse. Les arrangements de cordes et de cuivres sont assurés par David Palmer.

La musique, une des plus grandes réussites de Ian Anderson, mêle avec beaucoup de brio le hard-rock, la folk music anglaise, et quelques influences classiques.

Il ne faut pas s’effaroucher de la longueur de cette œuvre, car, si l’on écoute bien, la Part. 1 est une suite de 5 morceaux qui s’enchaînent très habilement, alors que la Part. 2 peut être subdivisée en 4  morceaux**.

Si vous devez vous procurer “Thick As A Brick”, essayez de dénicher la version remasterisée par Steven Wilson, car aucun lien YouTube ne vous permettra d’accéder à l’intégralité de cette œuvre que l’excellent magazine britannique Prog classe au 8ème rang des plus grands morceaux que ce style a produit. Et mon classement personnel serait sans doute encore meilleur !

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*qu’on peut traduire par “Bête comme ses pieds”

**”Thick As A Brick” sur l’édition cd du 40ème anniversaire, est d’ailleurs subdivisé en 8 plages.

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