Beaucoup penseront que ça n’en vaut pas la peine, mais cette entreprise personnelle de réhabilitation de Skunk Anansie me tient à cœur. Porté au nues dès son premier album, méprisé dès le second, ─ Stoosh, celui que je suis en train de survoler ─ séparé en 2001, reformé en 2009, et poursuivant une carrière solide mais largement ignorée des médias, ce groupe vaut mieux que son image, celle de voyous décérébrés hurlant leur rage par l’intermédiaire de riffs de guitare assourdissants.

D’abord et avant tout parce que Skin est sans aucun doute l’une des meilleures chanteuses britanniques actuelles. Histoire de voir ce que valait cette affirmation, j’ai cherché sur Google un “classement” des chanteuses de nos voisins anglais : Skin n’y figure même pas. Je savais bien que j’avais raison.

Et puis, Skin, avec son complice Len Arran est une auteure de chansons qui ne cède jamais à la facilité ni aux textes parfois convenus qui sont l’ordinaire du rock “metal”.

Quant à Ace, Cass et Mark Richardson, ce sont des musiciens accomplis et plus fins qu’il n’y paraît.

Ce “All I Want”, qui fut le premier single choisi pour promouvoir Stoosh, en est une belle illustration, d’autant qu’il est signé par Skin, Cass et Ace.

Sur un très convenable tapis de guitares, Skin déroule une profession de foi quelque peu nihiliste, mais dont l’humour sous-jacent atténue le propos ; et le refrain est suffisamment fédérateur pour qu’on ait envie de le reprendre en chœur avec elle.

Alors, qu’est-ce qui a cloché avec Skunk Anansie ? Je crois, tout simplement que je n’avais pas beaucoup aimé les deux albums solos que Skin avait  mis sur le marché, après la séparation se son groupe : Fleshwounds (2003) et Fake Chemical State (2006).

La morale de cette histoire est sèche et implacable : quand un ou une artiste déçoit son public, et surtout ceux qui sont les plus passionnés, la condamnation est sans appel. La phrase qui précède pourrait peut-être servir pour l’ensemble des relations amoureuses n’est-ce-pas ?

 

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