Le choc. La déflagration. Le bouleversement. Il faut essayer de se représenter ce qu’a été pour le jeune amateur de musique rythmée que j’étais à cette époque, l’irruption de “Hey Joe”, dans ma vie. Désormais, rien d’autre n’existait que cet Américain ramené à Londres dans les bagages de Chas Chandler, bassiste des Animals, et enregistrant, le 23 octobre 1966 dans les studios De Lane Lea, cette chanson piquée à Tim Rose, mais composée au début des 60’s par un illustre inconnu. Pour ceux qui aiment les anecdotes, Noel Redding jouait de la basse sur la Gibson de Chas, et les chœurs étaient assurés par trois filles, les Breakaways.

Le son inouï de la Stratocaster, qui ouvre, la batterie de Mitch Mitchell, très jazzy, la voix de Jimi, son chorus dont on nous disait qu’il le jouait avec les dents. Révolution. Mais je ne vais pas en dire beaucoup plus, vous avez, comme moi, écouté “Hey Joe” trois millions de fois, et c’est un soleil qui brille encore.

J’avais raté le premier concert de l’Experience, à Paris, mais j’étais bel et bien au parterre de l’Olympia, ce 9 octobre 1967. Le mur de Marshall derrière Jimi et Noel ; Mitch, au centre. Jimi, pantalon bleu, chemise rouge, Strat blanche. Ils commencent avec “Stone Free”, et tout de suite après, “Hey Joe”…

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