Quand Skunk Anansie s’est séparé, en 2001, j’ai arrêté d’écouter ce groupe ─ la discographie solo de Skin se révélant terriblement décevante ─ et je ne me suis pas non plus intéressé à leur reformation de 2009. Je connais, en revanche, très bien le Skunk Anansie du XXème siècle*, et je m’étais pris d’une véritable passion pour ce groupe, alors que d’une façon générale, le metal hardcore est assez loin de mes goûts musicaux. On va dire, pour résumer, que dans ces années 90, le bruit, la fureur, la violence musicale faisaient partie de ce qui me nourrissait et me soutenait.

Cela dit, vous allez être déçus : rien de plus anodin et tranquille que cette petite ballade folkisante où Skin est seulement accompagnée par la guitare acoustique d’Ace. Les paroles sont quand même moins anodines ; il y est question de la violence physique qu’un voyou infligeait à la petite Deborah (le prénom de naissance de Skin) dans la cour de l’école. En tout cas, ça permet de se dire que Skunk Anansie n’est pas un groupe qu’on peut étiqueter une fois pour toutes, et c’est ce qui fait son intérêt.

Ce n’est donc pas la dernière fois que je vais vous parler de ce deuxième album de Skunk Anansie, Stoosh, énorme succès commercial au demeurant, produit par Garth Richardson. Cet album a divisé la critique, parce que personne ne s’y retrouvait. Il faut bien dire que la musique populaire moderne s’est divisée, depuis ses origines, vers la fin des 50’s, en un  certain nombre de branches, et que ce processus de division, de segmentation, de ramification, a abouti à la création d’un nombre incalculable de chapelles, dont chacune, bien évidemment, prétend détenir la Vérité musicale, et qui, de ce fait, s’excommunient les unes les autres. C’est sans doute l’intérêt majeur de Skunk Anansie que d’avoir tenté d’abattre ces murs virtuels entre chapelles concurrentes, et d’avoir ainsi fédéré un large public (dont moi). À très bientôt pour retrouver ce groupe plus important qu’il n’en a l’air.

*Voir ma chronique de “Weak”

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