Lucky est déjà le cinquième album du trio new-yorkais francophile, Nada Surf. Matthw Caws, Ira Elliot et Daniel Lorca signent conjointement “Weightless”, très intéressante chanson comportant deux parties très différentes. La première partie, sur un rythme ternaire, déroule une mélodie comme Nada Surf sait les écrire, accrocheuse, évidente, bien faite pour capter d’emblée l’attention des spectateurs des nombreux concerts que le groupe donne, dans le monde entier. Le son, concocté par John Goodmanson, laisse une belle place à la guitare hargneuse de Matthew, toujours poussé par la batterie d’Ira et la basse de Daniel.
Puis, brusquement, s’intercale une petite phrase dont la mélodie, le rythme et le tempo tranchent avec tout ce qui précède, dans laquelle on entend un violoncelle (Phillip Peterson). Et puis, ça reprend, comme au début, pour retrouver, dans la dernière partie de la chanson la même rupture, mais cette fois-ci enrichie par le piano d’Ed Harcourt et une coda chantée par Matthew.
Par bonheur, ces différentes ruptures ne nuisent pas à l’unité de la chanson, et c’est toute l’habileté, disons le talent, de Nada Surf, de nous faire apprécier une composition qui sort un peu des sentiers battus, et, qu’en effet, Matthew ne se prive pas d’interpréter, sur scène.
