À cette époque, j’ai éprouvé un grand intérêt pour cette musique venue d’Angleterre, que l’on appelait le trip-hop*. Et le groupe dont l’influence fut la plus grande, dans ce domaine, fut incontestablement Massive Attack.

“Karmacoma” figure sur le 2ème album de Massive Attack, “Protection”, et il s’agit d’un rap interprété par 3D et par Tricky, composé par Vowles, Del Naja, Marshall, Tricky, Norfolk et Locke, produit par le groupe et Nellee Hooper.

Pour ce qui suit, je remercie WikiPedia, car il y a un certain nombre d’échantillons (samples) dans “Karmacoma”.

La mélodie du refrain vient du Prince Igor d’Alexandre Borodine ; ce même refrain met en avant les harmoniques aigües d’un chant de gorge diphonique de Mongolie (ce n’est, en effet pas du synthétiseur). La ligne de basse est la même que celle utilisée par Serge Gainsbourg dans “Melody” (“Histoire de Melody Nelson” – 1971).

Et ce beau mélange donne un morceau hypnotique et fascinant, porté par un rythme immuable, rendu encore plus inquiétant par les voix murmurées de Tricky et de 3D. Contrairement à beaucoup de choses des années 90, je trouve que ce morceau n’a pas pris une ride.

Et la force de “Karmacoma” n’a pas, non plus, échappé à Patrice Chéreau, puisque j’étais à l’une des représentations de cette bouleversante mise en scène de la pièce de Bernard-Marie Koltès, “Dans La Solitude Des Champs De Coton”, pendant laquelle Chéreau et son partenaire, Pascal Greggory, dansaient ensemble sur “Karmacoma”. Inoubliable !

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*Voir ma chronique de “Strangers“.

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