Même si cet album est son deuxième, on peut à juste titre considérer que “Ron Sexsmith” est bien le premier vrai album du Canadien de Toronto, en tout cas le premier à être édité sur une “major”, et à connaître une distribution convenable.

Il faut dire qu’en 1995, Ron avait déjà 31 ans, et cette maturité se ressent dans son écriture. Il faut dire également que la production est réalisée par Mitchell Froom, assisté de Tchad Blake, qui a élaboré un son chaud et profond, lequel met en valeur la voix de Ron.

Et bien sûr, tout cela est au service de chansons de très haute tenue, “Lebanon, Tennessee” étant l’une de mes préférées. Ron accompagne son chant à la guitare, Jerry Marotta est à la batterie, Jerry Scheff à la basse, et Mitchell Froom aux claviers.

« Encore un spécialiste des chansons tristes ! » ronchonneront les grincheux ; il est difficile de dire le contraire, et Ron Sexsmith ne s’est jamais présenté comme un gai luron. Cependant, écoutez bien, cette chanson qui célèbre une petite ville du Tennessee n’est en aucun cas triste ; elle est pleine d’amour, de tendresse, pleine de chaleur humaine et de la gratitude de ce Canadien pour ces Américains qui vont l’accueillir et lui donner du travail. Une chanson qui réconcilie avec ce qu’il peut y avoir de bon dans la nature humaine.

 

 

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