Je vous ai déjà*exprimé toute l’admiration que je portais aux Nits. J’ai choisi, pour commencer, de mettre en avant cet album, “Ting”, mais j’aurais pu choisir 10 autres albums et soyez certains que j’y reviendrai.

L’instrumentation particulière présente dans tout l’album imprime à celui-ci sa couleur inédite : Rob Kloet n’utilise pas de batterie, mais des timbales d’orchestre classique et des percussions diverses. Robert Jan Stips et Henk Hofstede se partagent les voix et les pianos ; il n’y a pas de guitare, seulement une basse, ainsi qu’un violoncelle.

Et puis, il y a ces pierres sculptées par l’artiste suisse Arthur Schneiter, qui chantent quand on les frotte et qui font “ting” quand on les frappe. Schneiter lui-même et un autre percussionniste utilisent ces différents sons dans ce morceau.

“Ting” est la démonstration que la musique pop, loin d’être le pilonnage sonore dénoncé par certains**, peut être d’une légèreté et d’une délicatesse exquises. Bien entendu, l’emploi de percussions résonnant dans un registre aigu souligne l’ambiance “clochettes” de tout cela ; mais j’écris ça sans ironie aucune, tant ces petits bruits confèrent à “Ting” un caractère reposant et apaisant. Nous ne sommes pas, pour autant, dans ces musiques “new age” qui privilégient la relaxation et un certain type de spiritualité, car “Ting” bénéficie d’une structure mélodique rigoureuse qui ne laisse la place à aucun relâchement.

Cette place assez unique, aussi bien dans la discographie des Nits que dans la pop musique en général, fait tout le prix de “Ting”.

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*voir ma chronique de “Cars And Cars”.

**ne soyons pas hypocrites, ça existe aussi !

 

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