Disque magnifique, ce Gray Lodge Wisdom, cinquième album de l’Américain Will Stratton,  enchante et impressionne. On pense parfois à Nick Drake, en écoutant l’œuvre tellement mûre et sereine de ce jeune homme qui s’est battu, l’année précédente, contre un cancer métastasé, qui a failli l’emporter. Et il est certain que ce disque est marqué par ce drame, ainsi qu’on peut l’entendre dans la chanson d’ouverture* :

«Why hope for the best

When the worst just makes you strong…»

Mais toute la suite du disque est bel et bien un hymne à la vie, et Will n’est pas homme à s’apitoyer sur ce qu’il a subi comme on peut le lire dans son blog à travers la description glaçante qu’il donne de son combat contre la maladie.

Avec l’aide de Nico Muhly, entre autres, il a réussi à enrichir son idiome folk assez classique de cordes somptueuses qui se marient parfaitement à l’atmosphère de ses compositions.

Et son jeu de guitare, d’une virtuosité qui ne cherche aucunement à épater, sa voix au timbre expressif et chargé d’émotions sont au service de chansons dans lesquelles se nichent son vécu et ses expériences.

Témoin ce “Long Live The Hudson River Valley” dans lequel il narre quelques-uns de ses voyages, qui l’ont, certes, enrichi, mais qu’il oppose au bonheur de se retrouver, dans tous les sens du terme, dans cette Hudson River Valley, bien qu’il soit, comme il le rappelle dans la chanson, natif de Californie.

Vraiment l’une des grandes voix du renouveau folk américain. Longue vie, Will !

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*mais également dans la chanson qui finit ce disque de toute beauté.

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