Oh, la la ! Je vais encore faire froncer les sourcils à certains ou à certaines. Mais, ne m’en veuillez pas, il s’agit d’un choix que je qualifierais de générationnel, je m’explique. Entre 1974 et 1980, la seule musique qui existait dans les clubs, c’était le disco. Mais si, souvenez-vous ! Gloria Gaynor, KC & the Sunshine Band, Candi Staton, Thelma Houston, Donna Summer, Chic, Village People, Sylvester, Sister Sledge, Patrick Hernandez, Kool & the Gang, j’en oublie plein. Inutile de vous dire qu’en ma qualité d’amateur de rock, tendance pointue, je n’avais que mépris pour cette musique parfaitement inintéressante, avec cette grosse caisse qui marquait les 4 temps…

Et bien sûr, les années ont passé, un sentiment idiot qui s’appelle la nostalgie a commencé à pointer son museau fripé, et, quand en 2006, ces gens qui se faisaient appeler les Scissor Sisters se sont placés au premier rang de ce “revival” disco qu’on n’osait plus espérer, je me suis levé de mon siège, et, malgré l’arthrose et le souffle un peu court, je me suis mis à danser, parce que c’était…bon !

Donc les Scissor Sisters ─ si vous êtes lesbienne, vous savez de quoi il s’agit ─ font une musique bien de notre siècle, mais qui trouve ses racines dans le disco, le glam, la pop, et plus généralement toute la musique gay. Il est vrai que l’orientation sexuelle de la plupart des membres du groupe (Jake Shears, le leader et chanteur, Babydaddy, Ana Matronic, Del Marquis, Paddy Boom) favorise cet ancrage, mais plus généralement, je crois que ce qui caractérise nos ami(e)s, c’est l’hédonisme des nuits que l’on passe à boire et à danser comme au bon vieux temps du Studio 54, à New York.

Je n’ai jamais compris pourquoi cette chanson, tirée de leur album Ta-Dah, s’appelait “Paul McCartney” car elle ne mentionne jamais l’ex-bassiste des Beatles ni quoi que ce soit qui s’en rapproche, mais on s’en fiche complètement, car dès que le rythme vous prend, dès que la basse de l’invité prestigieux qu’est Carlos Alomar commence à dérouler sa ligne sinueuse, je commence à bouger sur mon siège, ce qui fait que bientôt je ne peux plus taper sur le clavier de mon ordinateur. Tant pis, je me lève, je tape dans mes mains, je me prends pour John Travolta dans La Fièvre du Samedi Soir, et donc, débrouillez-vous pour le reste !

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