Big Star ressemble un peu au Velvet Underground : personne n’a acheté les disques quand ils sont sortis, mais leur influence a été énorme.

“September Gurls” est écrit avec cette voyelle fautive, parce que ça faisait plus exotique et accrocheur ; Slade écrivait de cette façon, de l’autre côté de l’Atlantique, à l’époque.

“September Gurls” est la perle au sommet du diadème qu’est le second album de Big Star, Radio City, toujours enregistré chez John Fry aux studios Ardent de Memphis.

À ce moment de leur carrière, Big Star est devenu un trio, car Chris Bell est parti après l’enregistrement de #1 Record.* La chanson est signée Alex Chilton, qui chante et joue de la guitare, Andy Hummel est à la basse, et Jody Stephen à la batterie.

Et on aime à la folie “September Gurls” parce qu’elle rassemble, en cette année 1974, au cours de laquelle le monde écoute des choses largement différentes, et comme je l’ai déjà écrit de nombreuses fois (je ne suis pas le seul, remarquez), l’héritage des Beatles et celui des Byrds (oui, oui, la Rickenbacker 12-cordes est bien présente, tout comme d’ailleurs une sorte de guitare-mandoline assez unique que possédait Chilton).

C’est l’absolu de la powerpop, la chanson-étalon à laquelle on craint de se mesurer du fait de sa perfection. Tous ceux qui l’ont reprise, à commencer par les Bangles, ont échoué à traduire l’innocence et la perversité à l’œuvre dans cette chanson.

Et “September Gurls” est devenue un “classique”, une chanson célébrée par beaucoup de gens qui l’avaient pourtant ignorée en 1974, une de ces chansons que “Rolling Stone”, le magazine, a pu classer dans sa liste des “meilleures chansons de tous les temps”. Ça fait une belle jambe à Alex Chilton, décédé d’une crise cardiaque en 2010, à 60 ans, mais ça met de la lumière dans les yeux de ceux pour qui le carillonnement d’une guitare électrique est la promesse d’un été qui ne finit jamais.

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*Voir ma chronique de “Thirteen”.

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