Mes lecteurs, dont la plupart connaissent bien OK Computer, ont tout de suite compris la raison pour laquelle j’ai choisi ce second morceau pour évoquer cet album dont je disais, dans une chronique précédente*qu’il s’agissait d’un “bloc” : c’est la seule chanson qui ne fasse pas partie du “bloc” ! Elle joue le rôle, en quelque sorte, d’un point de repère classique qui clôt une tourmente révolutionnaire.

Écrite avant l’enregistrement de l’album, c’est l’une des rares chansons de Radiohead qui porte la signature de Jonny Greenwood, et surtout, après avoir “encaissé” le choc sonique et esthétique des 11 premiers titres, “The Tourist”, qui est la 12ème et dernière chanson d’OK Computer, paraît élégiaque et reposante, comme en témoignent les paroles répétées par Thom : « Hey man, slow down ». Radiohead, après le “pied au plancher” de ce qui précédait avait vraiment besoin de freiner.

Bref, j’aime beaucoup “The Tourist”** qui, vous l’avez compris, est une chanson que vous pouvez faire écouter à des gens qui ont peu l’habitude de la musique de ces 20 dernières années. Quant à Radiohead, il va continuer son travail “pied au plancher”, en oubliant parfois qu’il convient de freiner à l’approche d’un virage, sous peine d’aller dans les décors. Mais ce petit coup de griffe ne diminue en rien l’importance, l’honnêteté, l’intégrité et le talent de ces cinq musiciens.

*voir ma chronique de “Paranoid Android”

**et, n’en doutez pas, l’ensemble d’OK Computer.

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