Peut-être ne le savez-vous pas encore, mais j’aime beaucoup la californienne Meg Baird. Ancienne chanteuse d’Espers, responsable de trois magnifiques albums solo, Dear Companion (2007), Seasons On Earth (2011)* et Don’t Weigh Down The Light (2015), elle me fait penser, excusez du peu, à rien moins que Sandy Denny.

Quand j’ai appris qu’elle allait être à la tête d’un supergroupe, en compagnie du bassiste Ethan Miller, ancien de Comets On Fire, des guitaristes Charlie Saufley, et surtout Noel Von Harmonson, ancien de Comets On Fire et Six Organs Of Admittance, je n’ai pu réprimer quelques cris de joie !

Et, à l’arrivée, même si ce premier**album de Heron Oblivion, produit par le groupe et Eric Bauer, contient de très beaux moments, je ne peux pas m’empêcher d’éprouver une certaine perplexité.

Heron Oblivion a souhaité créer une musique qui rappellerait les grandes heures du psychédélisme. Pourquoi pas ? Mais la formule choisie consiste à juxtaposer la voix angélique de Meg, ainsi que son jeu de batterie simple et sobre, avec une guitare saturée et chargée d’effets (trémolo et autres wah-wah) ─ je crois que c’est celle de Von Harmonson ─ qui possède, en plus, le défaut d’être un peu trop bavarde. Comme si les 60’s californiennes s’interpénétraient avec le hardcore 90’s, ou, pour reprendre une image qui n’est pas de moi, comme si le Jefferson Airplane partageait la scène avec Hüsker Dü ; la mayonnaise ne prend pas toujours, même si Ethan et Meg sont impeccables ; tout le monde ne s’appelle pas Crazy Horse***.

Et, en tout cas, ça m’a donné envie de me replonger dans l’œuvre complète de Meg Baird.

*Et peut-être d’un troisième que je ne connais pas encore.

**Et, à ce jour, seul.

***Le groupe qui accompagne Neil Young, pour ceux qui n’ont pas tout suivi.

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