Certains amateurs de Richard Thompson font un peu la moue lorsque je leur parle du travail de cet immense artiste, depuis que nous sommes entrés dans ce XXIème siècle. Ces connaisseurs et érudits ne veulent s’arrêter qu’aux disques que Richard a gravés sous la direction de Mitchell Froom, et il est vrai qu’il s’agit d’œuvres qui brillent d’un éclat particulier.*

En 2003, Thompson a 54 ans ; il a changé de maisons de disques, pour signer avec Cooking Vinyl ; son producteur s’appelle John Chelew.

Il va réunir trois musiciens, Judith Owen (voix), Danny Thompson, son vieux complice, avec lequel il n’a aucun lien de parenté (contrebasse), et Michael Jerome (batterie).

Je voudrais dire aux amateurs de Richard Thompson que le disque sorti de ces sessions, “The Old Kit Bag”, est d’une qualité aussi grande, voire supérieure, à ses productions antérieures.

Richard est l’un des plus grands paroliers anglais. Lisez, écoutez ce qu’il raconte dans cette extraordinaire chanson qu’est “A Love You Can’t Survive” ; c’est l’un des seuls qui sache raconter une histoire, en quelques couplets. Et, bien sûr, c’est toujours sombre et dramatique !

Écoutez son phrasé de guitare, aussi bien à l’électrique qu’à l’acoustique ; c’est d’une finesse et d’une intelligence qui n’appartiennent qu’à lui. Quant au jeu de contrebasse à l’archet de Danny Thompson, il est tout simplement remarquable.

Et surtout, écoutez comment cet homme chante ! Il chante encore mieux qu’il n’a jamais chanté, mieux qu’à 20 ou 30 ans ; il chante avec une puissance émotionnelle propre à clouer n’importe qui sur place, à tirer des larmes au plus endurci…

Tout le disque, bien évidemment, est de cette qualité. Indispensable ! comme disent les critiques musicaux**.

Tout aussi indispensable est le disque en public du Richard Thompson Band, “Ducknapped!” sur lequel vous pouvez trouver une version de “A Love You Can’t Survive” aussi parfaite que si elle avait été enregistrée en studio. Les bras m’en tombent !

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*Voir mes chroniques de “1952 Vincent Black Lightning” et “Beeswing

**Je ne suis pas critique musical ; je ne dis que du bien de toutes ces musiques que j’évoque !

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