Je vous ai déjà parlé de cet ouvrage*, paru à la fin du XIXème siècle, “The English & Scottish Popular Ballads” ; 5 volumes de chansons traditionnelles, rassemblées par Sir Francis James Child, dont les plus anciennes remontent au XIIIème siècle, mais dont la majorité ont été écrites aux XVIIème et XVIIIème siècles.

Cet ouvrage a, bien évidemment, traversé l’Atlantique, et cela faisait de nombreuses années qu’il avait attiré l’attention d’Anaïs Mitchell. Celle-ci, forte du succès de son album, “Young Man In America” choisit sept “Child Ballads” et décida de les enregistrer avec l’aide de son ami, le guitariste Jefferson Hamer. Le producteur de Dolly Parton et d’Alison Krauss, Gary Paczosa fut choisi par le duo.

J’ai l’intention de m’appesantir quelques semaines sur cet album, que j’adore, et je vais commencer par “Willie’s Lady” (Child 6).

Qu’on ne s’y trompe pas ! Aucune démarche musicologique passéiste ne prélude à ce projet ; nos deux Américains, tout en se montrant respectueux vis-à-vis du tour, parfois archaïque, du langage employé dans ces “Child Ballads”**, leur ont appliqué le traitement que l’on réserve au répertoire “folk” de leur pays : guitares acoustiques, harmonies vocales, basse, violon country (fiddle), etc.

Et c’est merveilleux ! “Willie’s Lady” nous entraîne dans un tourbillon qui appelle la danse, la ronde. Il est dommage que le livret du cd ne nous fournisse pas les paroles ; mais Internet est plein de ressources, et vous trouverez facilement le texte de cette chanson que je m’en vais vous résumer :

Le roi Willie s’est marié contre la volonté de sa mère, laquelle étant une sorcière, a jeté un sort à sa belle-fille, pour qu’elle ne puisse pas accoucher de son enfant. Elle mourra et Willie pourra se remarier. Willie fabrique un nourrisson de cire, avec des yeux de verre, et invite sa mère au baptême. La mère-sorcière devient folle de rage en constatant que ses charmes n’ont pas fonctionné, et la femme de Willie peut accoucher.

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*voir ma chronique de la chanson de Donovan, “Henry Martin”.

**Puisque c’est, tout naturellement, le titre choisi pour cet album.

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