Là, je suis un peu embêté. Je vous avais dit du bien, la semaine dernière de cet enregistrement de The Kingsbury Manx, The Fast Rise And Fall Of The South*, et “Harness And Wheel” est sans doute ma chanson préférée, sur cet album. Mais j’avoue humblement, et avec une certaine perplexité, et un peu d’agacement, que ça ne vaut vraiment pas qu’on y consacre QUATRE chroniques. Une seule, celle-ci, par exemple, aurait suffi, et le groupe, quoique talentueux, n’est pas de ceux qui font se relever, la nuit.
Comme vous le savez, si vous me suivez depuis les origines de ce blog, j’ai construit cette liste d’un petit millier de chansons au fur et à mesure des années, choisissant avec beaucoup de soin les chansons qui méritaient d’y figurer, écartant impitoyablement celles qui ne me paraissaient pas d’une qualité suffisante ─ critère très subjectif, vous vous en doutez ─. Je dois préciser que je n’avais pas l’idée de ce blog, au moment où j’ai commencé à construire cette liste ; disons simplement que c’est la lecture de Georges Perec**(1936-1982) qui m’en a donné le goût.
Et puis, vous le savez également, à partir du moment où une chanson me paraissait digne d’intégrer cette liste, je lui reconnaissais un droit inaliénable à y rester, quand bien même elle aurait ─ les goûts changent, évoluent ─ cessé de me plaire.
Eh bien, aujourd’hui ─ et en particulier cette semaine qui voit se bousculer Gentle Giant, Sufjan Stevens ou Elliott Smith ─ les gentillets Kingsbury Manx ne jouent pas dans la même division.
Tout ça pour dire qu’en effet, “Harness And Wheel”, toujours écrite par le guitariste Bill Taylor, est une jolie chanson, une valse, bien entendu, piano, guitare sèche en picking, et une sympathique intervention d’un orgue Hammond, sans oublier des harmonies vocales, dont chacun sait qu’elles amènent régulièrement un sourire sur mon visage. Rien de plus, rien de moins.
*Voir mes chroniques de “Greenland” et “Snow Angel Dance”, et, après celle-ci, celle de “Oh No.”
**Penser/Classer-G. Perec, Hachette, 1985.
