Ce “In The Silence” a fait du bruit ! Un parfait inconnu, venu d’Islande, se permet de sortir un album qui est immédiatement intronisé comme étant l’un des meilleurs de l’année.
Pour être tout à fait complet, le garçon a commencé par sortir cet album en islandais, l’année précédente, avec des paroles écrites par son papa*, et c’est notre ami John Grant qui les a traduites ou réécrites. Il n’est sans doute pas anodin d’entendre ces paroles, très préoccupées d’écologie et des beautés de la nature islandaise, écrites par un homme de plus de 70 ans, chantées par son fils d’à peine 20 ans.
Et le résultat est superbe. La voix d’Ásgeir Trausti Einarsson (son nom complet) se promène dans les aigus, un peu à la manière du Bon Iver de “For Emma, Forever Ago”; elle est au service d’une mélodie dont le niveau de qualité dépasse largement la facilité des standards actuels. Ásgeir joue de la guitare, de la basse, du piano, des claviers, et est accompagné par une batterie et un autre claviériste, ainsi que par un saxophone, un trombone et une trompette. Les ponts instrumentaux pourront, pour certains auditeurs, friser la grandiloquence, mais je n’en suis, personnellement, pas choqué, tant le talent de ce jeune homme est à la mesure de son ambition. Le grand public ne s’y est pas trompé, et c’est plutôt une bonne chose. Mon enthousiasme vous laisse déjà deviner que je reviendrai sur d’autres titres de cet album, et vous avez raison.
