Une des chansons de Weezer parmi les plus appréciées, en particulier parce qu’elle a su déborder du noyau de fans du groupe, pour toucher une partie du “grand public”.

Il faut dire que c’est une chanson très sympathique, relaxée, voire alanguie, et que le clip, dirigé par Spike Jonze, n’y est pas pour rien ; il met en effet en scène le groupe, sur une île, folâtrant parmi des animaux sauvages ou domestiques, ce qui, vous en conviendrez, met tout le monde d’accord.

Il faut dire que Weezer revient de loin. Ils ont même failli ne pas inclure “Island In The Sun” sur ce troisième album, que tout le monde nomme “The Green Album”, car il a été difficile pour Rivers Cuomo de se relever de l’échec de leur album précédent, “Pinkerton”, qui date déjà de 1996. Le groupe n’arrive pas à répéter ; Cuomo se déprime, s’enferme chez lui, et écrit les paroles de 121 chansons*. Quand enfin le moment de l’enregistrement arrive, le bassiste, Matt Sharp, est parti, et Weezer recrute Mikey Welsh** et appelle à la production Ric Ocasek, ancien leader des Cars, et producteur du premier “Blue Album”.

Weezer indique ainsi clairement qu’il veut revenir aux sources de ce premier album, en mettant entre parenthèses ce “Pinkerton” que je trouve, pour ma part, très réussi, et peut-être même plus intéressant que ce court “Green Album”.

Quoi qu’il en soit, et dans ce style punk powerpop sur lequel il règne en maître, Weezer remplit son contrat et se paye même le luxe de sortir un succès planétaire avec ce “Island In The Sun”***.

Et je peux vous dire qu’arriver à réconcilier les punks et les ménagères de moins de 50 ans, c’est très fort !

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*Sans vouloir comparer, il y a quelque chose de Brian Wilson chez Rivers Cuomo. Ce bonhomme est vraiment très particulier…

**qui partira, d’ailleurs, quelques mois après la sortie du “Green Album”.

***qui figure également sur l’édition européenne de “Maladroit”, l’album suivant.

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