Les puristes vont encore tordre leur nez. Pourquoi dater “Kathleen” de 1973, alors que chacun sait que cette chanson est initialement parue sur le chef-d’œuvre de 1969, le second album de Townes Van Zandt, “Our Mother The Mountain” ? Oui, cher spécialiste, tu as parfaitement raison, mais j’aime tellement écouter la version de “Kathleen” enregistrée “Live At The Old Quarter, Houston, Texas”, que c’est cette date de juillet 1973 que j’ai retenue, pour vous la présenter.

Le nom de Townes Van Zandt ne vous est peut-être pas très familier, mais en quelques mots, il faut savoir que Townes est né en 1944 dans une grande famille texane, et qu’il va très vite tourner le dos à l’aisance et aux études pour prendre la route et vivre de son art. Mais ayant, pendant toute sa vie, à se battre contre une dépression sévère (qui lui vaudra, par exemple, quelques séries d’électrochocs), il écrira des chansons qui seront toujours extrêmement sombres et désespérées, et passera sa vie à lutter contre cette dépression à coups d’addictions nombreuses et variées, à commencer par le jeu et l’alcool. Il mourra en 1997, à l’âge de 52 ans.

Dans cette version de “Kathleen”, Van Zandt est seul avec sa guitare, dans ce petit club de connaisseurs, downtown Houston, et l’on comprend encore mieux, à écouter Townes, à lire les paroles, ce que je vous recommande vivement, que Kathleen est une métaphore de la mort elle-même. Le sens de la chanson s’éclaire alors, et Townes Van Zandt nous bouleverse, comme il le fait régulièrement. L’un des plus grands auteur-compositeur-interprète américain, toutes époques confondues.

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