Je me souviens du concert des Talking Heads, le 3 décembre 1980, à Paris. Et même si j’ai noté, pour ce titre, l’année suivante (qui est, en effet, celle de la sortie du single), c’est en octobre 1980 que nous reçûmes “Remain In Light”, 4ème album studio du groupe, et que désormais, il y eût la musique d'”avant”, et la musique d'”après”.
Je me souviens de cette scène occupée par 10 musiciens, les pauvres Chris et Tina occupés avec leurs percussions, et remplacés par des musiciens issus de la scène funk, sans oublier Adrian Belew à la guitare.
Je me souviens de la folie qui a saisi tout le public quand “Once In A Lifetime” a démarré, avec David B. dans son rôle de prédicateur dingo “And you may find yourself living in a shotgun shack…” Tout le monde se retrouvait en Afrique, à moins que ce ne fût Fela Kuti qui débarquait à Paris, et qui installait la transe en son cœur. “Letting the days go by, Let the water hold me down”. Oui, mes amis, à peu près toute la musique que vous écoutez aujourd’hui (je dois vous avouer que je suis passé à des choses un peu différentes…) est née en cette fin d’année 1980, grâce aux Talking Heads, on pourrait dire plutôt grâce à David Byrne et à Brian Eno, lesquels prolongèrent cette veine avec l’album “My Life In The Bush Of Ghosts”*. Ce fut aussi la fin des Talking Heads tels qu’on les connaissait, mais en tous cas, réécouté en 2016, “Once In A Lifetime” déclenche encore cette excitation, cette envie de se lever et de danser qui en fait la matrice de tout un pan de la musique de ces 35 dernières années. “Same as it ever was…”

*voir ma chronique de “Help Me Somebody”

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