J’aime beaucoup la folk-music britannique et irlandaise venue du vieux fonds celte. Et donc, ce 4ème album de Pentangle me ravit particulièrement car il renferme uniquement des chants traditionnels. Produit par Bill Leader, producteur spécialisé dans ce style, il comporte, en particulier, la chanson qui donne son titre à l’album, et qui raconte l’histoire de deux sœurs, une blonde et une brune (devinez qui est la méchante) ; un chevalier vient demander la blonde en mariage et la brune, jalouse, s’en va noyer sa sœur dans la mer, malgré les supplications de cette dernière. Des ménestrels viennent à passer, et, ne pouvant sauver la pauvrette, récupèrent ses os et ses cheveux, afin de fabriquer une harpe, laquelle, posée dans la salle du château, en face de la méchante sœur, se mettra à jouer seule…
La pochette du disque nous permet d’admirer 2 œuvres d’Albrecht Dürer (et là, on voit bien la supériorité du vinyle, parce que sur le boîtier du cd, franchement, c’est riquiqui). Pour ceux qui attachent une importance à ça (pas moi !), ce disque fut un désastre commercial.
Tous les musiciens méritent d’être cités, car Pentangle était certainement un “supergroupe”, en ce sens qu’il réunissait des individualités absolument remarquables : tous les cinq participent aux voix, dans ce morceau ; Terry Cox tient la batterie et joue du dulcitone (une sorte de Fender Rhodes acoustique, si vous voyez ce que je veux dire) ; Danny Thompson est à la contrebasse, Bert Jansch est à la guitare acoustique, John Renbourn a laissé sa guitare de côté, et montre (tout comme George Harrison) qu’il était l’un des rares musiciens britanniques à savoir utiliser un sitar, à cette époque. Et bien sûr, par dessus tout, la voix magnifique de Jacqui McShee, sans doute l’une des plus extraordinaires chanteuses folk qui soit.

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