J’écris cette chronique en novembre 2017, alors que le monde du rock (et moi-même) est encore sous le choc de la mort de Tom Petty, le 2 octobre dernier, à Malibu.

Tom était l’un des représentants les plus éminents de ce que l’on appelle, de nos jours, le “Classic Rock”*, ce rock qui perpétue l’esprit et surtout la forme de ces deux décennies magiques (1957-1977) qui ont créé cet art universel.

Ce treizième album, Hypnotic Eye (le précédent datait de 2010), fut le premier à accrocher la 1ère place du Billboard, et c’était sans doute mérité dans la mesure où ce que j’en connais renoue avec le jeune Tom Petty de la fin des 70’s, mais, globalement, on ne peut pas dire qu’il y ait, dans la production de Tom, la moindre prise de risques, et la modernité est un concept qui ne faisait pas partie de son vocabulaire.

Mais, tout de même, cette chanson, “Red River” se détachait de cet ensemble un peu poussiéreux grâce à une accroche de guitare plutôt bien trouvée (Tom et Scott Thurston), la basse de Ron Blair mixée bien en avant, et augmentée d’une fuzz bass jouée par Tom, le piano et l’orgue de Benmont Tech ; tout cela prépare un chorus de Mike Campbell, dont la guitare ne sort pas des clous plantés il y a 40 ans. Mais c’est ce qu’une grande partie du public attend, et quand c’est aussi bien fait que ça, par un artisan formé dans des temps anciens, ça serait stupide de bouder notre plaisir. Il est triste de voir les vieux maîtres disparaître.

*Dans une de mes chroniques parues cette semaine, j’avance cette idée que l’une des chansons de Teenage Fanclub que je vous propose, illustre un classicisme qui la pose en héritière de ces années glorieuses. Or, personne, parmi les amateurs de “Classic Rock” ne se risquerait à embarquer Teenage Fanclub dans l’arche de ce rock-là. Essayez d’y comprendre quelque chose, après ça !..

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