Ceux qui me lisent* savent que je n’ai découvert ce groupe de Duluth (Minn.) qu’avec leur 10ème album. Mais depuis, tel un archéologue, j’ai creusé, et je connais un peu mieux Low. Et plus je connais, plus je suis émerveillé. D’abord parce que Low fait partie de cette même catégorie d’artistes qui nous a donné Red House Painters. Ensuite parce que la démarche de Low se poursuit, avec une rigueur toute mormone, de 1993 à nos jours.
Leur 2ème album, “Long Division” est, de bout en bout, admirable, à l’image de ce “See-Through” dont on ne peut se défaire. See-through veut dire transparent, et voilà un bon adjectif pour caractériser la musique d’Alan Sparhawk et de Mimi Parker, accompagnés, en 1993, par le bassiste Zak Sally.
Low fait de la musique avec le moins de choses possibles ; un dépouillement instrumental qui confine à l’austérité ; Low n’est pas rigolo.
Si Low était un peintre on dirait que sa palette est limitée à une ou deux couleurs. Quant à sa lenteur, elle est tout sauf laborieuse, plutôt semblable à une plume légère qui tombe lentement portée par un souffle de vent.
Low est léger parce qu’il est mince ; et il est mince, car il a su éviter tout le “gras” de la musique, tout ce qui surcharge, remplit, étouffe et congestionne.
Et maintenant, écoutons ensemble ce “See-Through” : la basse joue quelques notes, dans son registre aigu, Sparhawk gratte quelques cordes de sa guitare, et la voix de Mimi vous transperce sans vous faire mal. Enfin, la batterie (ça ! une batterie !? rigole mon copain qui joue dans un groupe de hard-rock) . Vous êtes installé dans la musique de Low et vous vous demandez si les autres musiques ont une importance quelconque, tellement cette musique-là, dans sa nudité, vous révèle quelque chose qui ne peut pas mentir. Vous êtes dans Low et vous flottez**

________________________

*voir ma chronique de “Just Make It Stop”.

**Qu’on me pardonne cette dernière phrase, mais ça commençait à être un peu trop sérieux.

Print Friendly, PDF & Email