Je vais commencer, avec “Shine A Light”, un survol assez prolongé de ce monument qu’est “Exile On Main Street”.

C’est amusant à dire de cette façon, mais je crois qu’ “Exile..” est mon album préféré des Stones ; en fait, je n’en suis pas tout à fait certain, car je me demande si ce n’est pas aussi le résultat de toute la mythologie fabriquée autour d'”Exile”. J’aime “Exile”, évidemment, mais est-ce que j’aimerais autant “Exile” s’il n’y avait pas le bouquin de Robert Greenfield, traduit par Paringaux, sous-titré “Une saison en Enfer avec les Rolling Stones” ? Et aussi toutes les photographies des Stones à Nellcôte, prises par Dominique Tarlé ?

EOMS est le dixième album des Rolling Stones, produit par Jimmy Miller. Quoique beaucoup de choses aient été enregistrées aux Olympic Studios de Londres, “Exile” est inséparable de Villefranche-sur-Mer, où Keith, pour échapper au fisc anglais avait loué une grande maison, Nellcôte.

Dire que cet enregistrement a été chaotique n’est rien ; les Stones avaient mis leur Mobile Studio au sous-sol de Nellcôte, le travail commençait à 20 heures, pour se finir vers 3 heures, mais le gros problème c’était que Keith était devenu un junkie régulier, et que la présence de son pote, Gram Parsons, n’arrangeait rien, au contraire. Parsons se fera d’ailleurs rapidement virer. Je ne parle même pas d’Anita ! Quant à Jagger, il était accaparé par son mariage à Saint-Tropez avec Bianca. Bref, tout ça a fait que la présence des 5 Stones, au même moment, dans le studio, est restée quelque chose d’exceptionnel.

Revenons à “Shine A Light”. Cette chanson datait de mars 1969, c’est-à-dire des sessions de “Let It Bleed”, avec un titre différent*. Puis, elle a été travaillée pour figurer sur un album de Leon Russell, avec Bill et Charlie, mais n’a pas été incluse dans l’album.

C’est le gospel, l’hymne des Stones. Même si elle est créditée Jagger-Richards, comme d’habitude, Keith n’a pratiquement eu aucune influence, et il n’était pas dans le studio quand l’enregistrement a été finalisé aux Sunset Sound Studios de Los Angeles. Donc, Jagger chante, bien entendu, et c’est l’orgue de Billy Preston qu’on entend. Comme pour beaucoup de chansons d'”Exile”, c’est le producteur, Jimmy Miller qui est à la batterie, et la guitare est celle de Mick Taylor. Bill Wyman a prétendu que c’est lui qui jouait de la basse, mais je pense que c’est Mick Taylor qui s’en est également chargé. Le piano est celui de Nicky Hopkins. Les chœurs sont assurés par Clydie King, Joe Green, Venetta Fields et Jess Kirkland. J’ai lu quelque part qu’il y avait aussi Jim Price et Bobby Keys, mais je ne les entends pas !

Sur “Stripped”, vous avez aussi une version de “Shine A Light”, enregistrée à l’Olympia de Paris le 3 juillet 1995, avec Don Was à l’orgue, Chuck Leavell au piano, et Ron Wood qui prend un chorus plutôt réussi.

Et sur le DVD “The Biggest Bang”, enregistré le 25 novembre 2006, à Vancouver, Jagger est en duo avec Bonnie Raitt.

Et, évidemment, “Shine A Light” a donné son titre au film de Martin Scorsese sur les concerts d’octobre-novembre 2006 au Beacon Theatre de New York, mais c’est une autre histoire…

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*”Get A Line On You”

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