Ce disque a débarqué dans la vie des Européens (enfin, pas tous, on dirait ; mais dans la mienne, à coup sûr) l’année d’après sa sortie, en 2015. Il fallait faire le voyage depuis la Nouvelle-Zélande, où cette jeune femme est née et a grandi, dans la région de Christchurch.

J’ai été, je l’avoue, quasiment hypnotisé par la profondeur, la solitude, la désolation qui sourdent de cette sublime chanson. J’ai lu quelque part que certains rapprochent Aldous (alors qu’elle a conservé son nom, ce prénom est un pseudonyme) de chanteuses comme Vashti Bunyan ou Linda Perhacs. On ne va pas les contredire, mais j’ai plutôt l’impression que A. Harding est l’héritière de Cat Power, pour le meilleur et pour le pire ; nous y reviendrons.

Donc, “Stop Your Tears”, c’est une voix, une guitare, et probablement pas mal de souffrance :

« I will never marry my love

I will die waiting for the bells

Death, come pull me underwater

I have nothing left to fear from hell…»

et, plus loin

« Lord, show me my daughter

Show me her before she burned…»

« I am at the river with baby

Her father enters with a leap

Hold her head above the water

She is pale against the streak…»

Il ya également des chœurs dans cette chanson, des chœurs de messe noire, parfaits pour “Stop Your Tears”, mais dont la tonalité un peu mélodramatique nous renseigne sur ce vers quoi il ne faudrait pas qu’elle se dirige.

J’ai passé des heures à écouter cet album, dans lequel toutes les chansons possèdent une puissance émotionnelle peu commune*; j’ai regardé toutes les vidéos que j’ai pu trouver sur Internet ; j’ai failli prendre ma voiture et conduire des centaines de kilomètres pour assister à l’un de ses concerts. Et j’ai enfin compris ce qui me fascinait tellement chez cette jeune femme de 25 ans. Je vous en reparlerai très bientôt, car je vais sans doute consacrer plusieurs chroniques à cet indispensable Aldous Harding.

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