J’ai déjà un petit peu pratiqué cet exercice : écrire une seconde chronique concernant une version différente de la même chanson. Je commence donc par vous demander de vous reporter à ma chronique portant sur “Tiny Cities Made Of Ashes” par Sun Kil Moon, titre original de cette chanson, dont je vous expliquais qu’il s’agissait d’une reprise d’une chanson de Modest Mouse (écrite par Brock/Green/Judy).

Quant à moi, j’ai décidé d’être un peu plus méthodique, et contrairement à ce que j’écrivais dans la chronique citée ci-dessus, j’ai commencé par chercher la version de Modest Mouse ; les paroles sont les mêmes, c’est vrai, mais j’ai à peine reconnu la chanson, et laissez-moi vous dire que si tout Modest Mouse est de cet acabit, ce n’est pas demain la veille que je m’intéresserai à leur discographie !

Ensuite, je suis revenu vers la version enregistrée en studio (2005), la seule qui porte le titre complet, “Tiny Cities Made Of Ashes”. Mark y est accompagné par Geoff Stanfield et Anthony Koutsos (n’exagérons rien, il n’y a pas de batterie dans ce titre) ainsi que par d’autres musiciens ; mais il bénéficie de toute la production d’un studio, laquelle donne à  son interprétation un côté brumeux mais transparent, avec une belle réverbération qui convient vraiment à ce TCMOA, dont je n’hésite pas à penser que la paternité musicale doit lui en être attribuée.

Ensuite, je suis revenu vers le “Tiny Cities” en public de Mark Kozelek, enregistré en juillet 2006 au Canada, et qui se trouve sur le cd 2 de l’album Little Drummer Boy.

Le tempo est très ralenti par rapport à l’original, mais la chanson garde sa magie, portée par cet arpège magnifique. Par définition, puisqu’il s’agit de l’enregistrement d’un concert, Mark est plus loin de nous, il chante pour beaucoup de monde, alors qu’en studio, il chantait pour chacun d’entre nous.

Et puis, pour être complet, je me suis demandé si je n’avais pas une autre version de “Tiny Cities”. La réponse est positive, et je l’ai trouvée sur un album, également enregistré en public (concerts de 2007-2008), Lost Verses Live. J’ouvre une parenthèse pour vous signaler que la production discographique de Mark Kozelek est absolument phénoménale, et cela fait quelques temps que j’ai renoncé à en suivre tous les aspects.

Que dire de cette version ? Le tempo a retrouvé sa vélocité initiale, mais surtout, horreur et désolation, l’arpège magique a disparu laissant la place à un Mark grattant sa guitare comme vous et moi, un peu pressé d’en finir. La chanson a du rythme ; Kozelek chante encore ─ ce qui sera un peu moins vrai dans les années qui suivront, mais c’est une autre histoire ─ et le public a l’air content ; moi, un peu moins.

Bilan ? Plus le temps passe, moins c’est bien. Mais ça, on le savait, n’est-ce-pas ?

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